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LES CHRONIQUES IMPERTINENTES DE SYSSY
20 septembre 2010

Prospecteurs téléphoniques, les blattes modernes

INV4

Dans notre belle société de consommation, lorsque de nous-mêmes, nous n'allons pas, tels des droïdes équipés de cerveaux de veaux prématurés, dépenser l'argent qu'on a - ou celui de Sofinco, Cetelem et autres prêteurs à des taux usuriers, sur Internet ou dans les magasins, des gentilles personnes insistantes nous harcèlent de coups de fil pour nous aspirer le bas de laine.

Qui pour nous vendre une cuisine, un aspirateur, des panneaux photovoltaïques, nous dire qu'on a gagné un super cadeau (Made In China, valeur 30 centimes d'euros, même pas norme NF.... j'ai un cuiseur vapeur comme ça, jamais utilisé, trop peur qu'il m'explose à la tronche et que les patates qu'il est supposé cuire ne fassent un feu d'artifice dans la cuisine), etc, etc.

En ayant moi même ras le pompon de ces appels incessants, dans la mesure où  leur numéro "si vous n'avez besoin de rien, écoutez moi, après vous aurez forcément besoin de quelque chose", je le connais par coeur, j'ai mis au point une stratégie destinée à parer les coups contre ces appels intempestifs et insupportables.

Magistral et imparable : je pars du principe que si quelqu'un que je connais m'appelle sur le fixe, soit il me laisse un message, soit il appelle le 06 derrière. Donc, je ne réponds pas quand ça sonne. Crispant, mais 9 fois sur 10, bingo, j'étais encore victime d'appels aléatoires de machines qu'on appelle Prédictive Dialing (15 ans de centres d'appels, siouplé). Sachant que la force de ces machines, c'est de renuméroter sur une autre plage horaire. Donc, méfiance aux récidives !

Toutefois, il arrive que mon fils, croyant bien faire, décroche plus vite que la vitesse du son de ma voix lui disant " Non, va de retro, miniature !!"  Ou que moi, emportée par le réflexe tout pavlovien qui dicte à mon cerveau : "bruit du téléphone = allo de ta part", je commette l'erreur fatale et irréversible de prendre la communication.

Donc là, si j'entends : rien, ou une voix métallique me dire que quelqu'un va pas tarder à me causer, bim, je repose le combiné derechef. Le rappel du Predictive Dialing - encore lui, ce petit fumier- émane généralement entre 5 et 10 minutes, selon comment il a été configuré. Oui, je suis une pro de la téléphonie, sous mes airs de gogole.

Bref, on s'en cogne de mon doctorat es plateformes téléphoniques. Ce qui importe, c'est justement d'esquiver leurs attaques en règle.

Si l'appelant n'a pas les moyens de se payer une machine à 100000 € la pièce, il utilise ce qu'on appelle communément un être humain, voire plusieurs. Et là, comme je n'ai pas été éduquée dans une famille de babouins, non seulement je ne me tire pas de crotte de nez pendant que l'on me parle, mais en plus je ne raccroche pas à la face. Enfin, pas tout de suite.

Les scénarii que j'ai déployés sont les suivants, et ça fait son petit effet. Par ordre croissant de mauvaise humeur. Vous pouvez dupliquer, c'est efficace. Mon objectif : être sur leur blacklist "infecte chieuse mal baisée, do not call".

Pour finir de décontenancer l'interlocuteur (qui a déjà les mains moites et la voix peu assurée, souvent)

- "Madame Untel ?"

Au choix :

- "Y a  pas de madame Untel ici, elle a déménagé y a un an, mettez vos fichiers à jour."

- " Nan, c'est la femme de ménage, je peux prendre un message ?"

- "Pas de chance, vous l'avez raté, elle est morte". (avec parcimonie, celui là, faut quand même avoir au fil le gars qui postule sans le savoir au poste de Con Suprême au Diner de Cons)

Mentir effrontément est aussi un moyen de se débarrasser en deux - deux du casse-noix nasillard.

- "Vous vendez quoi ? Des surgelés ? Dommage j'ai pas de congélo ! " (j'en ai un mais qui va aller lui dire ?)

- " Vous vendez quoi ? Des cuisines ? J'ai refait la mienne il y a 6 mois chez votre concurrent, c'est ballot." (valable pour tout l'équipement de la maison.) Attention, ayez quand même l'air très convaincu par votre mensonge, faut que ça sorte naturellement.

- " Vous vendez quoi ? Du vin ? Je suis aux Alcooliques Anonymes." (ça, ça calme vraiment bien)

- "Si je suis propriétaire ? Dommmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmage, non." (tu parles, Charles)

Certains veulent quand même te cloquer leur argu à tout prix, et là, je suis déjà souvent agacée d'avance, donc:

- méthode expéditive : "faites vite, je suis en train de préparer une daube, là." (surtout moi)

- méthode alternative : "alors je sens que vous allez me parler de votre technicien qui va venir m'expliquer comment revendre l'electricité produite par les panneaux à EDF. Vous êtes le 30ème à me jouer la chanson, donc deux solutions s'offrent à vous. Soit on arrête toute de suite la conversation, et je ne me départis pas de mon sourire, soit vous voulez continuer sachant que ça va m'énerver et que je vais devenir très désagréable." Souvent, un au revoir poli cloture cette conversation de 37 secondes chrono.

- méthode punitive : "ce que vous me racontez ne m'intéresse pas le moins du monde, à fortiori quand vous me dites contacter les couples du village de 60 ans et plus, alors même que je suis parent solo, et que pour être dans votre cible, notez dans votre agenda de me rappeler dans environ 25 ans. Si vous ne vous êtes pas pendu avec le fil de votre téléphone d'ici là, parce que si vous tapez l'annuaire à l'aveugle, ça va être dur d'être dans la cible. Au revoir, bonne journée" Mettez quand même du sourire dans votre voix, parce que celui là, il va en chier pour vendre kek chose.

- méthode balle dans la tête : "Monsieur, ça fait quatre fois que je vous dis que je ne veux pas venir voir au magasin ce que j'ai gagné, je connais : d'abord les cadeaux la Foirfouille et après, le guet apens avec le vendeur dont on ne peut plus se défaire. Donc je vais vous tutoyer : t'es lourd. Au revoir. Arrivedeci. Kenavo. Auf Wiedersen"  (option de la seconde langue qui laisse l'autre bien con au bout de son combiné qui fait tut tut tut dans ses oreilles.)

Voilà, je sais, ce n'est pas forcément empathique, mais perso, on peut toujours essayer de me fourguer un truc par téléphone. Personne ne décide pour moi ce qui est bon ou pas. Ca se saurait.

En parlant de ça, ravager une tablette de chocolat, là, tout de suite, maintenant, c'est bon. Quoi ? Faut du magnésium, c'est l'automne, pis ma journée était pas terrible, terrible. Et je vous merde.

So long, readers !

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  • L'actualité passée au crible et commentée, des réponses toutes personnelles à des questions existentielles, les questions que personne ne se pose, des zooms sur la vie contemporaine et ses absurdités. La vie, quoi !
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